OSWALD EGGER
Rien, qui soit




Traduit et présenté par Jean-René Lassalle.
Collection Du poème


Prix : 14 euros
Nombre de pages : 152
Format : 16 x 22 cm
Parution : 2016
ISBN 978-2-915684-49-0


Présentation :
Rien, qui soit offre une anthologie représentative et chronologique de l’œuvre d’Oswald Egger, un des poètes actuels les plus originaux et les plus passionnants écrivant en allemand. Pour constituer cette sélection, le traducteur a puisé dans la dizaine de livres existants de l’auteur (jusqu’aux éditions les plus rares), mettant en valeur ce qui fait son originalité : la construction d’un texte-monde poétique et philosophique visionnaire. Egger construit ce texte-monde insolite par une polysémie ouverte, une prolifération de néologisme, une syntaxe singulière, mais également une intertextualité aussi bigarée que foisonnante. Egger a ainsi intégré dans son cosmos personnel, sans les citer toutefois explicitement, les traditions hermétiques gréco-égyptiennes antiques, The Garden of Cyrus de Thomas Browne (1658), ou bien encore les principes de bases de topologie mathématique.
Oswald Egger est né en 1963 dans la minorité dialectale germanophone du Tyrol d’Italie. Après une thèse sur l’hermétisme, il édite à Vienne la revue de poétologie Der Prokurist, puis s’établit dans une colonie d’artistes néo-utopiste à Hombroïch en Allemagne. Son premier livre remarqué, Herde der Rede paraît en 1999 et contient un unique long poème en centaines de strophes. Lignes graphiques et minces emblèmes géométrisants structurent les pages. Un complexe univers de songes et pensées se déploie articulé sur néologismes et syntaxe troublée en paysages étranges à la flore fantastique où apparaissent des silhouettes clair-obscures. Egger semble retrouver la valeur humaine de la rêverie exploratrice de la nature des Romantiques allemands, mais corrigée pour notre époque moderne par des métamorphoses polysémiques. Certains de ses textes suivent des structures formalistes minutieuses : ainsi les Hänggärten sont un cycle de 12 poèmes de 12 vers évoquant les 12 mois de l’année, où chaque vers est aussi un poème en soi ou monostiche. Oswald Egger a reçu le grand prix de poésie allemand, le Peter Huchel Preis, en 2007. Il s’est aussi penché sur la création de pièces radiophoniques (récompensées par le prix de la radio SWR, avec Iris Drögekamp) et a intéressé des compositeurs d’avant-garde (Michael Pisaro, Burkhard Stangl) qui ont mis ses textes en musique, dont un fragment d’opéra, Venus Mond. Plusieurs de ses publications oscillent entre le livre d’artiste et le livre-objet, maquettées et illustrées par lui-même : Die ganze Zeit a reçu en 2010 le prix du plus beau livre de l’année décerné par la fondation Buchkunst (« art du livre »). En 2014 il a été un an en résidence à la Villa Massimo de Rome (récompense des plus importants artistes allemands) et a reçu le Outstanding Artist Award (section littérature) du gouvernement autrichien.