JOHANNES KÜHN
À table avec les corbeaux




Traduit de l'allemand par Françoise David-Schaumann et Joel Vincent.
Collection Du poème


Prix : 20 euros
Nombre de pages : 196
Format : 16 x 22 cm
Parution : 2008
ISBN 978-2-915684-11-7


Présentation :
La poésie de Johannes Kühn est simple : elle n’est ni abstraite ni hermétique. Tout artifice, toute gesticulation, toute affectation lui sont étrangères. Johannes Kühn vit loin des milieux littéraires, dans son village de Hasborn aux environs duquel il fait de longues promenades. Ouvert à tous les aléas, armé d’une bonne dose d’autodérision, Johannes Kühn laisse affluer en lui aussi bien les choses les plus banales, les brutalités de l’histoire que l’émerveillement devant un arbre, un rocher, une prairie. De ces impressions les plus diverses, le poète ne veut rien perdre de ce qui constitue son univers et l’aide à vivre. Il les exprime au plus près de ce qu’il ressent avec une authenticité qui ne se dément jamais. Une douleur sourde, scandée comme un ostinato, une basse mélancolique et amère, parcourt les poèmes qui évoquent l’âge et la mort. D’autres s’illuminent d’instants de bonheur : la douceur d’un matin, un champ de lumière, la profusion des formes (nuages, collines, brouillard…). Célébrer ces moments de grêce, c’est cerner l’âme des choses, c’est transformer un paysage en palais, s’adresser à la lune, sacrer reine une colline, déchiffrer la supplique d’un corbeau. Des fragments de réalité vécue, la lecture d’un poète, l’évocation d’un personnage historique, d’un conte, autant d’occasions pour lui de faire parler l’enfant qu’il a sur rester, d’entrer en empathie avec les êtres et la nature. 
Les poèmes de Johannes Kühn, comme les œuvres lucides qui ont un rapport douloureux au réel, savent que la transparence est difficile à atteindre. Ils nous accueillent en toute humilité et nous renvoient à notre propre fragilité. Les poèmes présentés dans cette anthologie ont été choisis dans les douze recueils publiés par Kühn. La sélection a été faite par Ludwig Haarig, Irmgard et Benno Rech, en accord avec l’auteur.

Johannes Kühn est né en 1934 à Bergweiler (Sarre) dans une famille de mineurs. De 1963 à 1973, Il travailla lui-même dans les mines, tout en écrivant drames, poèmes et récits. Son œuvre poétique est abondante, et sa qualité lui a valu plusieurs distinctions prestigieuses outre-Rhin : le prix Horst Bieneck (1995), le prix Christian Wagner (1996), le prix Herman Lenz (2000) et le prix Hölderlin (2004).