KRZYSZTOF SIWCZYK
Ailleurs est aujourd’hui




Traduit du polonais par Isabelle Macor-Filarska.
Collection Du poème


Prix : 12 euros
Nombre de pages : 96
Format : 22 x 16 cm
Parution : 2015
ISBN 978-2-915684-42-1


Présentation :
L’œuvre de Krzysztof Siwczyk rappelle le travail de l’architecte, mais sur un mode paradoxal, un édifice qui ne s’expose pas comme construction achevée. Cette poétique repose d’une part sur l’exploitation des items les plus simples de la langue, les plus prosaïques, d’autre part sur une utilisation des concepts logico-philosophiques visant à la démythification de nos propres récits et croyances, de nos représentations culturelles. L’architecture de l’œuvre se propose comme une dé-création ayant pour objectif d’inventer des espaces – temps suspendus dans une sorte de "partout" évoquant dans leur aspect désertifié, désolé, angoissant, des lieux et des époques qui ont réellement existé ou bien existent (lieux concentrationnaires, hôpitaux, monastères, prisons, villes modernes…) des expériences vécues, voire des réminiscences historiques, représentations plus ou moins conscientes de la mémoire collective,  aussi bien que de nouveaux espaces. L’invention d’un langage poétique, au moyen d’images d’un monde de béton, métal, grilles, murs, tunnels, ponts… mêlées à des souvenirs intérieurs, culturels, historiques, participe d’un travail poético-anthropologique de création d’un nouveau territoire de l’homme, au sein duquel on observe la culture évoluer dans ses avancées, ses retraits, détours, impasses et recherches d’issues. Y est interrogée la notion de sujet, à travers ses métamorphoses de recueil en recueil, devenant par là-même métaphore du "suspens", du "transitoire" pour atteindre, après l’expérience de la dé-subjectivisation, une forme nouvelle de subjectivité, d’être dans son humanité. Ce procédé de construction/déconstruction du sujet, de l’espace – temps, sous la forme de territoires changeants, non identifiables, aboutit à une structure complexe, une matrice de modèles de vie au sein d’une langue qui n’est réductible ni à l’image, ni à la narration, ni à la théorie. Cependant l’imaginaire traditionnel pour évoquer les grands thèmes éternels de l’amour, la mort, la nature, l’âme coexiste avec l’expérimentation et l’œuvre poétique résulte de cette tentative d’aboutir à l’unité sans donner la prééminence à un monde ou à un autre, à une forme de vie sur une autre.  
Krzysztof Siwczyk, né en 1977 à Knurów, en Pologne, est l’un des poètes les plus originaux de sa génération. Il est l’auteur d’une dizaine de recueils et a obtenu en octobre dernier le prestigieux prix de poésie Koscielski. Ses poèmes sont parus dans les revues littéraires polonaises les plus importantes et il a été traduit et publié à l’étranger (Allemagne, Slovénie, Slovaquie, Tchéquie, Bulgarie, Canada, France), mais pratiquement pas en France. Le projet de publication d’une anthologie de ses textes que présentent les éditions Grèges a pour finalité première de combler cette lacune dans le paysage éditorial français en donnant à lire l’une des voix les plus marquantes du moment.